7 questions sur le Département d’Anesthésie-Réanimation

Qu’est ce que l’anesthésie générale ? 

L’anesthésie générale est un acte médical qui permet un sommeil artificiel. Elle est réalisée par injection intraveineuse de produits qui permet une suspension temporaire et réversible de la conscience. Elle provoque aussi une suppression de la douleur, une relaxation musculaire et une immobilité. 
L’anesthésie générale a un retentissement sur la mémoire et la concentration mais ces effets sont passagers, quelques heures en général.  
Pour certaines opérations, l’anesthésie générale est un geste un peu lourd et une sédation suffit. Celle-ci consiste en l’injection de produits anesthésiques à une dose juste suffisante pour assurer votre confort.  
Après votre opération, l’équipe soignante restera à votre écoute en permanence, s’occupera de soulager efficacement votre douleur pour que vous soyez confortable dès votre retour en chambre. 
 
L’anesthésie générale nécessite, et cela pour votre sécurité, d’être à jeun c’est à dire qu’il faudra arrêter toute prise alimentaire et de boissons dans les 6 heures qui précèdent votre opération. 

Qu’est ce que l’anesthésie loco-régionale (ALR) ? 

Elle permet de n’endormir qu’une partie de votre corps sur laquelle se déroule l’intervention. Elle consiste en l’injection d’un anesthésique local à proximité des structures nerveuses. 

On distingue : 
- Les ALR qui permettent d’agir sur un membre ou un segment de membre (blocs nerveux périphériques, bloc fémoral, bloc sciatique, bloc axillaire) ou sur la paroi abdominale (blocs de parois) ou thoraciques. L’échographie permet de faciliter le repérage des nerfs à bloquer. Elle est très souvent utilisée.  

- La rachianesthésie et la péridurale où l’anesthésique local est injecté à proximité des nerfs issus de la moelle épinière, soit avec une injection unique (rachianesthésie) soit grâce à un cathéter laissé en place (péridurale).  
 
L’objectif de l’ALR est d’assurer une anesthésie (suppression totale des toute les sensations et de tous les mouvements) ou une analgésie (suppression uniquement de la sensation douloureuse).  
Vous restez donc conscients mais vous ne ressentez pas la douleur. 
L’ALR est parfois proposée chez le sujet fragile ou lorsque le risque de l’anesthésie générale paraît plus important.  
Une sédation ou une anesthésie générale peut être associée à l’ALR ou devenir nécessaire en cas d’insuffisance de l’ALR ou pour votre confort. 

Qu’est ce que l’hypnose médicale ? 

Définition :  
L’hypnose est un état de conscience modifié, différent du sommeil, basée sur une relation thérapeutique forte, appelée alliance, entre le soignant et le patient.  
Elle est  utilisée au bloc opératoire, permettant de diminuer l’anxiété et la douleur aigue de la chirurgie. Elle consiste principalement à activer l’imaginaire positif du patient, favorisant ainsi un meilleur vécu de la chirurgie. Associée à de petites doses de produits anesthésiques on l’appelle alors hypno-sédation. 
 
Indications : 
- Au bloc opératoire : IVG, stérilisation tubaire (essure), pose de port à cath. … 

- En dehors du bloc opératoire : douleurs post opératoire, diminution du stress pré opératoire chez des patients ciblés. Préparation à la naissance 
 
- Au cas par cas, il est parfois nécessaire de faire une ou plusieurs consultations avant le geste opératoire pour créer l’alliance thérapeutique, cibler l’objectif précis du patient et définir un axe de travail. 

Qu'est ce que l'anesthésie obstétricale ? 

Un médecin anesthésiste est dédié à la maternité 24h/24h. 
Un cathéter de péridural pourra vous être mis en place si vous en avez besoin pour soulager la douleur de vos contractions ou si une indication obstétricale est posée. 
 
L’analgésie péridurale est une technique d’anesthésie locorégionale réalisée par un médecin anesthésiste-réanimateur. Elle est destinée à supprimer ou à atténuer la douleur des contractions et/ou si besoin à faciliter le déroulement de l’accouchement. 
C’est à ce jour la méthode la plus efficace. Son principe est de bloquer la transmission des sensations douloureuses au niveau des nerfs provenant de l’utérus en injectant à leur proximité un produit anesthésique local associé ou non à un dérivé à la morphine.  
Cette technique assure une bonne stabilité des fonctions vitales, bénéfique pour la mère et le bébé. 
Le cathéter reste en place pendant toute la durée de l’accouchement afin de permettre l’administration répétée de l’anesthésique. S’il est nécessaire de pratiquer une césarienne ou tout autre intervention, l’anesthésie pourra être complétée par ce dispositif ; ce qui n’exclut pas le recours à l’anesthésie générale au décours de l’accouchement. 
Pour votre bébé, l’accouchement sous analgésie péridurale ne présente pas plus de risque qu’un accouchement sans péridurale. 
 
Une consultation est réalisée par un médecin anesthésiste réanimateur dans les quelques semaines précédant le terme de votre accouchement. 

Qu'est ce que la RRAC (Récupération Rapide Après Chirurgie) et l’analgésie ?

L'équipe du DAR participe en 1ère ligne à ces programmes par le contrôle de la douleur périopératoire, l'information et l'évaluation avant la chirurgie obligatoire lors de la  consultation. 
Le but recherché est une réduction de la durée de séjour et de la convalescence, moins de complications après la chirurgie, et un gain en termes économiques. 
Cela nécessite de coordonner le travail de l’ensemble des acteurs de soins à l’aide de procédures écrites et validées : patients, infirmières, kinésithérapeutes, nutritionnistes, médecins anesthésistes et chirurgiens… 
 
La démarche consiste à évaluer point par point tous les facteurs susceptibles de retarder la reprise fonctionnelle du patient opéré: 
- Préparation du patient visant à réduire les risques infectieux 
- Lutte contre les facteurs de risques de complications comme la dénutrition, le tabac et l’alcool, les maladies dégénératives 
- Suppression ou diminution de tous les agents médicamenteux qui retarderaient la reprise transit intestinal 
- Eviction des sondes et drains inutiles 
- Reprise de l’alimentation orale précoce 
- Calmants puissants et efficaces au repos mais aussi lors des mouvements, permettant un levé précoce et une rééducation immédiate. 
 
Ces programmes détaillés pour chaque type de chirurgie pourraient avoir un impact à distance en améliorant la qualité de vie des patients plusieurs semaines après la chirurgie. 

Quelles sont les activités et quels sont les projets universitaires ?

Le Département d'Anesthésie-Réanimation (DAR) participe activement avec le CHU à la formation et à l'enseignement des équipes soignantes : 
− Formation d'un interne en Anesthésie dans le cadre du DES 
− Formation Médicale Continue (FMC) en lien avec l'AMS 
− Cours et formation à l'Ecole d'infirmière (IFSI), auprès des Sage-femmes et au concours d'entrée à l'Ecole des Infirmiers Anesthésistes du CHU Toulouse 
− Participation aux séances du simulateur du CHU 
 
Le service participe aussi à la publication d'articles scientifiques. 

Quel rôle à l’Unité de Surveillance Continue ? 

L'Unité de Surveillance Continue (USC) est une structure intermédiaire entre les chambres d'hospitalisation classique et la Réanimation. 
Elle est destinée à des patients dont l'état et le traitement font craindre la survenue d'une ou plusieurs défaillances vitales comme l'insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale. Les problèmes de santé rencontrés sont donc très variés et la liste non exhaustive. L'USC a donc pour vocation de prendre en charge ces patients qui nécessitent une observation clinique et biologique répétées et méthodiques. 
 
En cas de survenu de défaillances d'organes malgré les soins apportés ou de mise sous assistance respiratoire prolongée, le patient doit être alors transféré dans une unité de réanimation ou de soins intensifs pour poursuivre son traitement. 
 
A l'hôpital Joseph Ducuing, l'USC est composée de 4 lits sour la responsabilité de l'équipe d'anesthésie-réanimation.  

 

Textes de référence 

− Décret   n°2002-465 du 5 avril 2002 relatif aux établissements de santé publics et privés pratiquant la réanimation 
− Décret   n°2002-466 du 5 avril 2002 relatif aux conditions techniques de fonctionnement auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour pratiquer les activités de réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue 
− Circulaire   DHOS/SDO n° 2003-413 du 27 août 2003 relative aux établissements de santé publics et privés pratiquant la réanimation, les soins intensifs et la surveillance continue1  
− Décret n°2006-74 du 24 janvier 2006 relatif aux conditions techniques de fonctionnement auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour pratiquer les activités de réanimation pédiatrique et de surveillance continue pédiatrique 
− Recommandations SFAR-SRLF d'organisation des unités de surveillance continue 

hôpital joseph ducuing - 2016 -
création : agence verywell